Disclaimer : cet article est long, très long! Il résume environ 3 mois de pratique donc ne soyez pas étonné de ne pas en voir le bout!
Préambule
Vous n’êtes pas sans savoir qu’en France, le hockey sur glace n’est pas vraiment un sport national ! Si j’ai patiné 4 fois dans ma vie en France c’est beau^^ Au contraire, au Canada, le hockey est un sport national ! Au même titre que notre football, la majorité des canadiens voient leur hiver rythmé par les matchs de NHL (la ligue nationale de hockey, équivalent de la Ligue 1 au football).
Et au Québec, l’équipe qui rassemble le plus ce sont, je vous le donne en mille, les Canadiens de Montréal ! (Oui c’est le nom de l’équipe). La grande partie des matchs sont diffusés en direct à la télé sur les chaînes gratuites. Les bars et certains restaurants ont des écrans pour regarder les matchs et un restaurant en a fait une partie de son business : La Cage aux Sports. Biensur ce n’est pas réservé au hockey mais disons que l’hiver, y’a presque que ça! Et dans ce resto ce n’est pas 1 ou 2 télés, avec le son coupé, non, c’est des dizaines d’écrans pour être sûr que tout le monde voit bien et le son pour entendre les commentateurs. L’ambiance est assez bonne je dois avouer!
Il y a également des équipes dans toutes les « grandes » villes du Québec qui forment la LHJMQ : Ligue Hockey Junior Majeure du Québec. Ce sont des personnes entre 16 et 20 ans environ et leur calendrier est tout autant rempli que les équipes de NHL. La LHJMQ c’est le passage obligatoire pour être repéré et avoir la chance d’évoluer un jour en NHL. A Drummondville nous avons une équipe, les Voltigeurs. Malheureusement ils ne se sont pas vraiment illustrés cette saison mais ça ne nous a pas empêché d’aller les supporter durant quelques matchs.
Lexique !
Une petite partie de vocabulaire car les termes employés au Québec ne sont pas vraiment les mêmes qu’en France!
Un bâton = une crosse
Palette = partie du bâton qui touche la rondelle
Une rondelle / une puck (prononcer « poque ») = un palet
Flex = terme qui désigne la flexibilité du bâton. Plus le flex est bas (75) plus le bâton est facile à plier. Plus le flex est haut, plus il faut mettre de la force pour le plier. Pour comprendre l’intérêt du flex, voilà une image explicative :
Tape (prononcer « taïpe » ou à l’anglaise) = genre de scotch papier que l’on met sur la palette du bâton pour que la rondelle ne glisse pas et également sur le haut du bâton pour avoir une meilleure prise en main.
Le hockey et moi
Evidemment, un sport de contact comme ça, j’adore moi ! En début de saison nous avons acheté nos patins en prévision de l’hiver en se disant qu’on allait patiner de temps en temps sans plus. On investit peu, 30$ pour moi, 45$ pour Eolia, très bien pour commencer!
Puis est venu le temps de l’ouverture des patinoires extérieures gratuites. (Il faut savoir qu’à Drummondville, la ville mets à disposition 41 patinoires à travers le territoire. Ces patinoires sont « construites » sur des terrains de basket en général et sont entretenues par 2 personnes : une la semaine et une le weekend. L’accès y est libre mais des horaires sont tout de même indiquées : ce sont les horaires où la glace doit être « belle ». Sous entendu déblayée de sa neige, surveillée et la cabane pour se changer est accessible).
Là où on habite nous avons la chance d’avoir une patinoire à 400m de la maison, pratique! A l’ouverture nous sommes donc allés patiner et on a pu me prêter un bâton et une rondelle pour que je teste. Le résultat de ce premier essai n’était pas très glorieux mais il a suffit à me convaincre!
Le lendemain je suis donc allé m’acheter un bâton et 2 rondelles! L’objectif étant de pouvoir jouer sans que cela me coûte trop cher car la mayonnaise n’avait pas encore pris. Je ne savais pas si je jouerais longtemps, toute la saison, ou rien de tout ça! Un bâton peut coûter entre 30$ et 200$. Coup de chance pour moi, une promotion m’a permis d’avoir pour 30$ un bâton qui coûtait 70$. J’ai évité les bâtons en bois et en ai donc un en composite. Le flex est bas pour me permettre d’apprendre facilement.
Le vendeur m’a également expliqué comment bien mettre le tape, son utilité et quand le changer. C’est que c’est technique tout ça!
Puis on a fini par acheter un bâton à Eolia également pour qu’elle puisse faire joujou avec moi sur la patinoire! Elle ne s’est pas prise de passion pour ce sport mais ça l’amuse de temps à autre.
Je retourne donc jouer avec mon nouveau bâton, le lendemain aussi, le surlendemain : ça y est la mayonnaise a pris ! Je suis accroc et ne peut plus m’arrêter ! On est le 3 janvier, les patinoires viennent tout juste d’ouvrir. Je vais patiner entre 4 et 6 fois par semaine! Pour quelqu’un qui ne faisait pas de sport, je peux vous dire que c’est assez dur mais c’est tellement prenant comme sport!
J’apprends donc à manier la rondelle mais il faut également que j’apprenne à patiner. Tourner en rond et freiner avec un pied derrière comme on faisait en France ne suffit plus. Je dois pouvoir m’arrêter quasi instantanément, courir, tourner en courant en croisant les pieds, en avant, en arrière, tourner serrer et tout ça avec un bâton qui m’handicape au plus haut point pour l’instant et une rondelle à ne pas perdre ^^
Evidemment je ne suis pas tout seul à patiner mais les jeunes qui sont là patinent depuis plusieurs années et ont un niveau que je ne suis pas sur d’atteindre un jour! Lors d’un match ils me proposent de jouer. Je leur dit que je commence seulement, que je suis hyper mauvais mais ça ne les dérange pas. Au contraire ils sont fiers pour la plupart de m’apprendre. Ils me font jouer et ne me laissent pas sur la touche. C’est vraiment agréable. Puis comme d’habitude, mon accent les intrigue et je suis devenu le français de la patinoire! Chacun y va de ses petits conseils pour que je m’améliore et ça fonctionne!
On est le 24 janvier. Cela fait bientôt 1 mois que je joue. J’ai acheté des gants de hockey car mes gants de skis ne sont pas vraiment adapté. Et là, Eolia décide de m’offrir de nouveaux patins car les miens ne sont pas en très bon état et j’ai froid aux pieds avec! De plus, mes lames donnent des signes de faiblesse. Elle se donne un budget d’environ 100 à 150$ en pensant pouvoir m’offrir non pas le top des patins mais pas loin. On rentre dans un magasin et là c’est le malaise, aucunes paires de patins à moins de 100$. Ca atteint même 800$ pour certains! Et ça bien sûr c’est sans les taxes ^^ On est bien loin du top avec notre budget mais ce n’est pas grave, de toute façon je patine en extérieur donc je n’ai pas besoin de patins de compétition étant donné les conditions dans lesquelles on joue. Après des heures dans le magasin à choisir, je me décide enfin et voilà mes nouveaux patins!
Les semaines passent, les matchs amicaux s’enchaînent, c’est vraiment le fun! La météo ne nous arrête pas. Qu’il fasse du soleil ou qu’il neige, on est là. Qu’il fasse -5° ou -30° avec du vent qui nous amène à un ressenti de -40° on est là! La saison est courte, aucun repos et pas de fainéantise! De temps en temps j’ai une petite remarque comme quoi je progresse, c’est agréable à entendre!
Fin février les températures remontent un peu, on est proche des -5° et la patinoire est de plus en plus fréquentée! A tel point qu’on s’est retrouvé un soir à faire un match à 10 contre 10 !! Pour information un match « normal » c’est 5 contre 5! Et la patinoire extérieure n’a pas une taille de patinoire officielle, elle fait environ la moitié ! Imaginez le bordel ^^ On approche de la fin de la saison, les gens commencent à être tannés, ils viennent moins ou moins longtemps, les enfants n’ont plus envie de jouer.
On est le 8 mars, la patinoire ferme mais la glace est encore belle. On espère pouvoir en profiter encore 1 semaine environ le temps que la glace soit trop abîmée et ne soit plus praticable. Mais la météo en a décidé autrement, le 9 mars on passe une superbe journée, environ 10° ! Je décide d’aller voir la patinoire en sortant du travail avant d’aller jouer comme à mon habitude et là c’est la déception : c’est une piscine… On prie pour une bonne gelée pour nous remettre tout ça en état mais non, ce n’est pas le cas. Il gèle la nuit, ça fond le jour. Ca y est c’est officiel la saison extérieure est finie… Puis pour enfoncer le clou encore un peu, une grosse tempête de neige s’abat sur le Québec : 30cm de neige tombent et voilà l’état de ma pauvre patinoire…
La dernière semaine j’ai profité des beaux jours pour sortir la GoPro et filmer un peu un match pour voir si je suis aussi bon ou aussi mauvais que je le pense! (la vérité se situe entre les deux en fin de compte!) J’en ai également profité pour faire une petite vidéo souvenir d’un père et ses 3 enfants qui m’ont accompagné toute la saison avec leurs conseils et leur bonne humeur! Merci Dany, Daneck, Kayden et Philippe 😉
(oui je sais il en manque un sur la photo là!)
Vidéo de résumé du match du 3 mars 2015 :
Vidéo complète du match du 3 mars 2015 :
Et enfin une dernière petite vidéo d’Eolia et moi qui pratiquons ainsi qu’un micro match improvisé :
Conclusion
Après une première courte saison qui m’a permis d’appréhender ce sport et d’en apprendre les bases, il est certain que je vais réitérer l’expérience l’année prochaine. Je me suis également mis en tête de trouver une équipe qui me permettra d’apprendre plus facilement et avec laquelle je pourrais jouer en intérieur. Reste qu’à presque 30 ans, dans un pays où les jeunes jouent dès l’âge de 4 ans, trouver un club n’est pas une chose aisée! Je vous tiendrais informé au courant de l’automne prochain pour vous dire comment tout cela évolue!
Voilà, j’espère que vous ne vous êtes pas endormi et que j’ai pu vous faire découvrir ce sport d’une autre manière que ce que l’on peut lire ici et là!
Je vois que tu te défends plutôt bien sur tes patins.
Même si des gamins de 8 ans te mettent la misère, accroche toi !
Merci 🙂 Oui je m’accroche mais c’est quand même pas facile ! Et le fait d’être fumeur aide pas beaucoup je dois l’avouer !!